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Bonne est la maille qui sauve le denier/le péril. "Il faut consentir de petits sacrifices pour obtenir de grands résultats" : Puis que nul ne parle, je vous respondray, dame, fet il, et vous dy que de bonne [heure] fut Vivien engendré par Garin et porté par vous quant il peult la vie du sien pere saulver et la mere allegier de tous les maulx qu'elle pourroit avoir eus. Sy conseille tant qu'a moy que vous luy envoyés son enffant et que vous repreniés voustre mary,du quel, se Dieux plaist, vous en pourrés d'autres avoir, car bonne est la maille qui saulve le denier. (Guill. Orange T.H.G., t.2, p.1450, 603). Messeigneurs, ce n'est que du mains, Je vous pry, de ce ne vous chaille, Quant, pour parvenir a voz fins, Vous rompez ung peu de muraille. On dit souvent : bon est la maille Qui sauve le denier ; et mieulx, Victoire aurez de la bataille, N'en soyez melancolieux. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 149). On dit souvent : bonne est la maille Qui souvent sauve le pery. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 359).

Rem. Morawski 273 : Bone est la maille qui garde le denier et 1149 : Maaille n'est perdue qui sauve denier ; Hassell 154, M2.
 

"Petite monnaie, de peu de valeur" : Et si n'ont maille, ne denier, Pain, ne vin, ne blé en guernier (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 99).

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Ne pas valoir une maille. "Ne servir à rien" : L'atente n'i vault une maille. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 70).
 

MONN. "Maille, monnaie de très faible valeur, valant un demi-denier"

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[Comme expr. d'une valeur minimale]

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Ne pas donner maille de qqc. "N'attribuer aucune importance à quelque chose" : Je ne donneroye une maille De leur sens ne de leur pouoir (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 62).

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Ne pas y perdre maille. "N'avoir rien à y perdre" : Vous ne devez point differer A y aller, vaille qui vaille ; Il ne vous peut que refuser Et puis vous n'y perdez pas maille. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 359).

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Ne valoir maille. "N'avoir aucune valeur" : Ce durera jusqu'a matin, Se je te vouloye escouter. Devant, suz, sans plus caqueter ! Ceste parole ne vault maille. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 82).

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Bonne est la maille qui sauve le denier/le peril. "On ne fait pas d'omelette sans casser les oeufs, il faut consentir des petits sacrifices pour obtenir de grands résultats" : Messeigneurs, ce n'est que du mains, Je vous pry, de ce ne vous chaille, Quant, pour parvenir a voz fins, Vous rompez ung peu de muraille. On dit souvent : bon est la maille Qui sauve le denier ; et mieulx, Victoire aurez de la bataille, N'en soyez melancolieux. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 149). On dit souvent : bonne est la maille Qui souvent sauve le pery. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 359).
 

"Maille, petite monnaie" : L'autre est conment me cheviray Ne de quoy ce filz norriray : Car je n'ay maille ne denier (Mir. Theod., 1357, 108).

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P. ext. "Objet de valeur minimale" : Se Dieu me doint bonne aventure, Ja par moy n'apeticeront Les biens qui dessoubz ces clefs sont Qui vaille maille. (Mir. st J. Cris., c.1344, 261). Vostre pouoir ne prise maille, Nom pas la fueille d'une ronce (Mir. Oton, c.1370, 322). Et si n'aconte je sanz faille A toute ma perte pas maille, Fors que de ma fille la belle (Mir. Oton, c.1370, 367).

REM. Dans l'ex. du Mir. st J. Cris., c.1344, 261, il faut prob. interpréter la prop. rel. ainsi : "de chose qui ait quelque valeur, en quoi que ce soit".
 

MONN. "Petite pièce de monnaie de la valeur d'un demi-denier" : Encores par ceste reigle le chevetaine doit souverainement garder que au recevoir les gens d'armes par escript aux moustres et remoustres, les gens d'armes et de pie ne soient ranconnez par les mareschaulx des mareschaux, par tresoriers, notayres, clercs, d'une toute seule maille (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 514). ...quictes de pasnage pour un denier et maille de recours de leurs pors nourris ou achetéz au devant de la saint Jehan, et se ilz sont depuis achetéz, ilz paient pasnage comme estrangers. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 10).

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Loc. Ni maille, ni denier. "Rien" : Et pour ce, dame royne, le commun de nostre gerarchie m'a esleu par maniere d'advocat et devant parler, sans moy baillier ne maille ne denier, pour recognoistre nostre grant tribulacion et les contraires a voz precieux besans qui nous ont amene a pauvrete et a grant confusion. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 454).
 

"Monnaie"

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[Renforcement de la nég.] Ne pas priser une maille. "Ne pas accorder la moindre valeur à" : Je ne prises pas une maille Voz harnois ne voz grans armeures ; Puisqu'il fault en fin que tout faille, Se ne sont pas choses trop seures De telz mondaynes turellures (LA VIGNE, S.M., 1496, 290).
 

"Maille, petite monnaie de cuivre, valant un demi-denier"

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Loc.

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Ne prisier une maille. "Peu ou rien" : Se ne descuevres Et mes a clarté ceste injure, Ton edit et ton estature Ne seront prisié une maille. (MACH., C. ami, 1357, 20).

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Sans paier ne denier ne maille. "Rien du tout" : ...Que desormais chascuns iroit Franchement et quittes seroit, Mais qu'il heüst lettres de lui N'il n'en vuet excepter nelui, Einsois vuet que chascuns y aille Sans paier ne denier ne maille. (MACH., P. Alex., p.1369, 174).
 

"Petite monnaie"

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Ne pas donner maille de qqc. "Ne pas accorder la moindre valeur à cette chose" : ...pour une heure qu'il a esté marié il a ja perdu la force de sa langue ! S'il l'est jamais longuement, je ne donneroye pas maille du surplus. (C.N.N., c.1456-1467, 199).
 

MONN. "Petite pièce de cuivre de la valeur d'un demi-denier" : ...et dit que en alant à yceulx deux jacobins, ledit Pierre demanda à il qui parle et à son compoignon se ilz avoient point d'argent, et ilz lui respondirent que ilz n'avoient que trois mailles. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 458).

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Loc. [En tournure nég.]

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N'avoir denier ni maille. V. denier

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Ne bailler/prester denier ni maille : ...à lui qui parle elle n'eust baillié denier ne maille, parce que elle n'avoit aucune congnoissance à lui qui parle, sinon par le moyen dudit Robinet. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 490). ...et lui faisoit chascun marc six frans, ne que oncques il ne fu requis de prester denier ne maille sur icelle vaissele (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 133).

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Ne donner denier ni maille : Requis quelles parolles ou response ledit evesque lui fist et que il lui donna, dit que il ne parla point audit mons. l'evesque et ne lui donna oncques denier ne maille, ne autre chose. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 519).

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Ne/sans payer denier ni maille. V. denier
 

A. -

MONN. "Monnaie de très faible valeur" : ...la somme de nuef livres et maille tournois de rente par an (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1337, 162). ...lesquelles deux pièces de préz devant nomméz sont quergéz chacun d'une maille de cens annuel et perpetuel au seigneur de Romery (Trés. Reth. S.L., t.2, 1384, 305). De Matheus Le Telre, bailli de Furnes, vint livres quinze solz dix deniers maille parisiz forte monnoie de Flandres venant du dixieme denier de la vente de l'eschequier de Furnes, pour convertir es ouvrages des maisons et forteresses de monseigneur (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 469).

B. -

Au fig. "Chose de petite valeur"

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Ne ... maille. "Ne ... pas du tout" : ...Fi ! je ne le crains pas maille. (Doc. Poitou G., t.6, 1397, 277).
 

"Petite pièce de monnaie de faible valeur" : ...la somme de IIIJxx X escus d'or, IIJ nobles, IJ demy nobles, IJ mantelez, V frans, un mouton, un pietre et une maille d'or (BAYE, II, 1411-1417, 205). Aussi est-il bien permis ausdis orfevres d'acheter ducas, mailles de Florence, jannins et florins de Chambre, et telles monnoies estranges pour dorer (FAUQ., II, 1421-1430, 233). ...ledit evesque avoit receu desdiz religieux deux mil VIIJc pieces de monnoie d'or, pesans XLV mars dix esterlins et maille (FAUQ., II, 1421-1430, 276).
 

MONN. "Maille, monnaie de très faible valeur"

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Valoir une maille : ...mais le duc leur manda de fort en fort, que se ilz estoient si hardy de prendre rien sur lui ne sur ses gens, qu'il en feroit tele justice que les autres s'en chastieroient. En ce party passa toute la Leffe que mal soit cellui qui y feust si hardiz de mesprendre sur l'ost qui vaulzist une maille. (ARRAS, c.1392-1393, 174).